La réflexion de Baltazar Montanaro – Nagy a débuté comme un pied de nez au centenaire de l’armistice de 1918, sur l’illusion de Paix dont notre société aime se griser, sur le fait que depuis cette époque nous avons été maintes fois en guerre, partout. Baltazar travaillera à partir d’une série de 100 haïkus du poète Julien Vocance, édités en 1916.
La musique s’articulera autour des mots qui induisent une métrique particulière pour chaque haïku et une mélodie distincte. La pièce suivra néanmoins un fil sonore qui devra allier la finesse des haïkus avec la force brute et l’improvisation du thème de la guerre, de la terre sanglante. Il s’agira d’affirmer une puissance émotionnelle à la fois lourde et enjouée, de retrouver la métaphore musicale et poétique du champ de bataille, où se confrontent les rythmes et les dialectes dans une atmosphère qui alterne de l’humour à l’horreur.
Une voix de femme – Fabíola Augusta – pour chanter et dire les textes de julien Vocance.
La puissance des claviers de Julien Padovani pour leur très grande palette sonore et la force des images qu’ils supposent.
Le jeu de batterie d’Adrien Chennebault rappelle la terre retournée, les débris, le fer, le bois et la peau.
Baltazar aime travailler le son en tant que matière vivante, modelable et triturable. C’est à l’aide de multiples petits objets, bricoles, gris-gris accrochés à son violon qu’il fabrique des univers acoustiques propres à imager , comme dans le cinéma muet, le film imaginaire que chaque auditeur se fera. La relation entre le son et une idée visuelle prend tout son sens dans ces moments oniriques d’improvisation totale , de la fabrication par le son d’une image personnelle forte.
Les musiciens sont issus du jazz, des musiques actuelles et musiques savantes, mais possèdent tous une connaissance approfondie des musiques traditionnelles et de leur creuset rural. Ce spectacle tend à trouver un écho dans différentes sphères esthétiques car tout en étant véritablement sans complaisance, il touche des publics divers.
Coproductions Le Chantier, Centre de création des nouvelles musiques traditionnelles et musiques du monde à Correns (83) et l’UPCP Métive, Centre régional de musiques traditionnelles du Poitou-Charente (79)
Avec le soutien du CNV, Centre National de la Chanson, des Variétés et du Jazz, de la SPEDIDAM et de l’ADAMI