Le tout nouveau spectacle Chansons de Provence propose un voyage musical avec des poèmes de l’artiste provençal Miquèu Montanaro sur une musique originale de la québécoise Liette Remon. Ces ballades amoureuses, en français, occitan et hongrois dépeignent des paysages, des portraits de femmes, des rencontres ainsi que des réflexions sur la vie et l’amour.
Chansons de Provence crée des passerelles entre les cultures et offre des musiques nouvelles tout en étant profondément enracinées dans la tradition.
Un premier album éponyme est en préparation et paraîtra à l’été 2015.
Les musiciens :
• Liette Remon : voix et violon
• Femke Bergsma : voix et flûtes
• Mélanie de Bonville : voix et violon
• Jean-Philippe Reny : voix et oud
• Jean-Félix Mailloux : contrebasse
LIETTE REMON
Violoneuse et chanteuse, Liette Remon a produit en solo deux disques: Comté de Gaspé Sud et Un p’tit Air de famille mettant en valeur son riche héritage musical familial gaspésien. Seule sur scène, elle promène deux spectacles : Les Passeurs d’Airs et Les Voyages de Belva. Multi-instrumentiste, elle excelle sur la vièle, la clarinette et la cornemuse. Désireuse d’aller aux racines de sa musique, elle s’intéresse au répertoire médiéval et on peut l’entendre avec Strada, Via musique et Eya. Elle crée la fanfare Monfarleau, Bobelo, Serre l’Écoute et Le Tour de la Gaspésie avec lesquels elle trace de nouvelles voies pour interpréter la musique traditionnelle du Québec. En 2010, elle reçoit le prix Innovation/Tradition décerné pour la première année par le Conseil Québécois du Patrimoine Vivant. En 2013, elle est finaliste pour les prix du patrimoine de la ville de Québec dans la catégorie Porteurs de tradition.
Son tout dernier projet, Chansons de Provence, met ses talents de compositeure de l’avant, en signant les musiques de douze poèmes de l’artiste provençal Miquéu Montanaro. www.lietteremon.com
Fabien Mornet, Michel Saulnier et Miquèu Montanaro ont créé ce trio de musique improvisée libre et ouverte à l’initiative du premier cité, jeune guitariste vendéen talentueux. Ce trio investit toutes sortes de lieux, de situations et de rencontres. Récemment associé au comédien Christophe Soulard, ils jouent un spectacle « Ballade a trouês vouês » en parlanjhe.
• Les tambourinaïres : Benjamin Melia, direction artistique
Valentin Conte
Sébastien Bourrelly
Florian Mesureux
• Les compositeurs : Patrice Conte
Miquèu Montanaro
Patrick Vaillant
Jean-Michel Bossini
Cette création réunit quatre musiciens issus de différents territoires et pratiques du galoubet-tambourin. L’objectif est d’apprécier les diversités singulières de cet instrument, mais aussi de renouveler son répertoire, imprégné des récentes innovations en matière de lutherie et de technique instrumentale. Bélouga Quartet retourne les limites traditionnelles pour révéler toute la matière sonore du Galoubet-tambourin !
« Le Galoubet-Tambourin est l’instrument national de la Provence. Il n’existe nulle part ailleurs un instrument identique à celui-ci. Il est joué dans quatre départements français : le Vaucluse, les Bouches du Rhône, le Var et les Alpes Maritimes. Dans sa pratique, le tambourin n’est pas réductible à un seul modèle, immuable et valable pour tous : selon l’endroit où l’on se trouve, différents facteurs ont une incidence sur le musicien-tambourinaire. La ruralité ou la vie culturelle de la ville, l’influence des personnalités musicales locales, la proximité de frontières culturelles comme le Piémont et le Languedoc, l’implantation de groupes folkloriques, du Félibrige, du folk, d’un opéra, etc. Si bien que d’un bout à l’autre de la Provence et selon le contexte, il existe une diversité dans cette singularité, à commencer par le répertoire mais aussi les modes de transmission, les matériaux utilisés, la tenue de la masseto, le diapason, la taille de tambourin, sa frappe, le nombre de chanterelle, l’accord du galoubet, ses doigtés, les styles de jeu etc. Aujourd’hui, il existe plusieurs manières d’envisager l’art du tambourin. Il semble important de valoriser cette diversité dans l’esprit et dans la forme, en rassemblant les forces vives allant de la vallée du Rhône au comté de Nice. » Benjamin Mélia
Benjamin Melia, directeur artistique :
Tambourinaire et joueur de Fifre de la Provence Orientale, il a enregistré de nombreux disques et participé à des créations dans différentes esthétiques allant de la musique de la renaissance à la création contemporaine. Professeur diplômé d’Etat responsable de la classe d’instruments traditionnels du conservatoire de Saint-Raphaël, Benjamin Melia est co-fondateur de la compagnie Vendaqui et Directeur artistique du Bélouga Quartet. Il a joué sur disque ou sur scène avec, entre autres : Henri Maquet ; Jan-Maria Carlotti ; Manu Théron ; Lo cor de la Plana ; Michel Bianco ; le Corou de Berra ; Michel Bachevalier ; Miqueu Montanaro ; Patrice Conte ; Patrick Vaillant, Yves Rousguisto ; La compagnie Barbaroque ; Lou Dalfin ; L’Orchestres du Capitole de Toulouse ; L’Opéra de Nice…
Coproduction :
Les Monts Rieurs
Le Chantier, Centre de création des nouvelles musiques traditionnelles et musiques du monde
Concert solo le Vendredi ou le samedi soir.
Présentation publique de l’atelier Dimanche fin de journée.
Ce stage s’adresse à des musiciens désireux de partager, écoute et invention, interprétation de thèmes et improvisation libre, jeux musicaux créatifs et explorations sonores ludiques.
S’il n’est pas besoin d’être virtuose pour participer, il est bien entendu que ce n’est pas un atelier d’apprentissage instrumental.
Les voix seules sont aussi les bienvenues.
Chaque participant sera partie prenante d’un ensemble selon ses capacités du moment, le but de cet atelier étant d’ouvrir des perspectives et des pistes de travail.
« Je construis une composition comme un territoire de partage entre des musiciens savants ou populaires, traditionnels ou inventifs, traditionnels inventifs et inventeurs répétitifs.
Ma proposition peut rassembler le virtuose et l’apprenti, le chanteur burkinabé et le joueur de tamburello italien, tous accompagnés par le même orchestre amateur ou professionnel, de chambre, symphonique ou de jazz. »
FADA is a folk-rock chanson voyage through the fairy-inhabited brain of singer and multi-flutist Eleonore Weill. Hailing from southwestern France, Eleonore performs original songs by Miquèu Montanaro, old, traditional, famous, and forgotten songs of resistance, peace, justice, and love in French, Occitan, and English. Her arsenal of wooden flutes from around the world has been known to break into a broiling bal Occitan of Bourees and Branles. » FADA », French slang for « crazy », means literally, « inhabited by fairies.
FADA est une production indépendante qui interprète les chansons de Miquèu Montanaro
Montanaro n’est plus dans la tradition. Il y a bien longtemps, son désir d’ouverture sur le monde à la fois géographique mais aussi et surtout artistique a fait de lui un musicien hors normes.
Tour à tour pluri-instrumentiste, compositeur, faiseur de projets transversaux, essayiste de la pluridisciplinarité, se mélangeant volontiers aux cultures du monde par souci d’échanges, de rencontres, de curiosité et surtout de décloisonnement des esprits et des genres.
Sa compagnie se fond dans le murmure de notre planète, là à Ouagadougou, ici à La Havane, à Correns ou ailleurs, toujours par nécessité, par intime conviction. Si loin, si proche.
Rien ne peut faire reculer ce contemporain des traditions nouvelles ; les échanges sont innombrables tant avec des musiciens transgressant les frontières que des slameurs ou des ensembles classiques pour lesquels il se risque compositeur.
De ces rencontres festives et sérieuses, nomades et expérimentales, Montanaro et sa compagnie diffusent un art de la communication immédiate, parlant à tout un chacun en proposant un spectacle sans cesse renouvelé touchant à chaque fois le corps par le rythme et le coeur par la mélodie. Le reste est pure émotion, pure expression humaine, pure mise à nue des circulations ancestrales de l’essence de la musique.
Miqueù Montanaro fait partie de ces créateurs qui font de notre monde actuel une fête souhaitée sans jamais perdre ni sa foi, ni son âme et en osant la différence permanente dans l’impermanence des dialogues qui font l’évolution de la tradition. Jean-Michel Bossini, Janvier 2014
UN PROVENÇAL AU CHÂTEAU (Melbourne Chamber Orchestra)
Compositions, variations et improvisations musicales autour des poèmes de Patrizia Cavalli
Carlo Rizzo (tamburello) Miquèu Montanaro (galoubet-tambourin, flûtes)
Poursuivant son travail d’expérimentation en duo liant musique et poésie, Miquèu Montanaro choisit avec Carlo Rizzo de dialoguer autour des poèmes de Patrizia Cavalli.
Poétesse contemporaine vivant à Rome, Patrizia Cavalli dévoile des textes rythmés, d’une intensité frappante, sur les thèmes de la vie, la mort, le temps et le corps.
Qu’est-ce qui rend si grande la poésie de Patrizia Cavalli ? (…) Immédiatement, vous remarquerez une particularité: que la pensée dans sa poésie se déplace jusqu’à ce qu’elle atteigne un point inattendu.
Caterina Bonvicini, in «il Fatto Quotidiano»
Dans Andrò all’inferno certo andrò all’inferno, Patrizia Cavalli utilise l’hendécasyllabe comme Dante dans toute la Divina Commedia. Selon le système métrique italien, l’hendécasyllabe est un vers où l’accent est sur la dixième syllabe métrique. Parmi les vers de la poésie italienne, c’est celui où les places des accents sont les plus variées. Toutefois, dans le cadre de l’épopée, ils sont fixés en sixième ou quatrième position. En raison de sa flexibilité, l’hendécasyllabe a longtemps été le vers favori des poètes italiens, et le plus utilisé. C’est la principale métrique de la poésie italienne et la plus importante dans toutes les formes, telles que la ballade, la chanson, le sonnet… Il en résulte des poèmes très chantants à l’écoute.
Il y a peu de poètes contemporains capables comme Patrizia Cavalli d’utiliser une telle technique raffinée et complexe tant dans la plus rapide improvisation que dans la plus surprenante construction narrative et discursive. Les mesures métriques classiques lui sont naturelles et familières aussi bien que le lexique et la syntaxe de la langue d’expression contemporaine. Pas de poétisme ni de maniérisme. Le lecteur de cette poésie pourra avoir la sensation que certains des classiques les plus lointains et les plus aimés sont présents dans cette langue poétique sans être jamais évoqués ni imités, comme formes intemporelles ou démons propices.
Andrò all’inferno certo andrò all’inferno
per empia volontà, dar vita ai morti.
Ai morti ancora in vita eppure morti,
così contenti di essere già morti.
taumaturga infelice e prepotente
che vuoi fermare il tempo ma non vedi
che il tempo era già fermo e ti aspettava.
Carlo Rizzo et Miquèu Montanaro choisissent de confronter cette poésie contemporaine qui puise aux sources tout renouvelant leur propre relation aux musiques traditionnelles d’Italie et de Provence. Leur connaissance des trois langages – contemporain, improvisé et traditionnel – leur permet d’évoluer dans un cadre libre mais familier, inventif mais relié, nouveau mais ancré dans un monde Méditerranéen qu’ils ont arpenté de rencontres en rencontres.
ÉLECTRO-AIMANT, une création qui réactualise les échanges musicaux entre oralité et improvisation, réinventant un monde imaginaire improbable, à la croisée des lutheries traditionnelles et numériques.
Christian Sébille, électronique & Miquèu Montanaro, galoubet tambourin.
Une coproduction Cie Montanaro et gmem-CNCM-Marseille
Miquèu Montanaro est un compositeur et musicien multi instrumentiste, avec 35 albums à son actif. Son instrument principal est le galoubet tambourin (instrument traditionnel provençal composé d’un duo flûte-tambourin). Sa pratique tend à renouveler le genre pratiqué traditionnellement, au-delà du carcan folklorique. Il multiplie les collaborations tout en évoluant dans différents genres musicaux : musiques improvisées (Barre Philips, Alan Vitous, Serge Pesce, Fabrice Gaudé), musiques du monde (Carlo Rizzo, Keyvan Chemirani, Fouad Didi), chanson (Arthur H, Georges Moustaki, Sylvie Berger), nouvelles musiques traditionnelles (Laurence Bourdin, Pierre-Laurent Bertolino, Baltazar Montanaro-Nagy, Estelle Amsellem), musique de chambre (Quatuor Talich, OCTV).
Il compose également des musiques pour des pièces de théâtre, des films (documentaires,fictions), des chorégraphies, et dirige plusieurs créations pluridisciplinaires (musique, danse, arts plastiques, vidéo…).
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De formation instrumentale classique, Christian Sebille se consacre dès 1987 à la musique électroacoustique (Jean Schwarz – Conservatoire de Gennevilliers, Philippe Prévost – LIMCA, Auch). Ensuite, sa recherche se tourne naturellement vers les musiques mixtes auxquelles il s’exerce au sein de la Muse en Circuit avec Luc Ferrari. En 1993 à Reims, Christian Sebille fonde Césaré, centre de création musicale, dont les choix artistiques, tournés vers l’ouverture et la rencontre des disciplines et des styles, sont un engagement en eux-mêmes, une recherche sur la diversité. Il collabore souvent avec d’autres artistes dans le but de découvrir et d’élargir son champ de réflexion. Son catalogue compte plus de soixante œuvres vocales, instrumentales, électroacoustiques et mixtes dont un opéra de chambre, de nombreuses pièces dédiées au théâtre ou à la chorégraphie ainsi que des installations musicales. Ses recherches sont essentiellement dirigées vers la notion d’espace et de mouvement dans la musique. A cette hétérogénéité des lutheries, il aime le mélange et la confrontation avec les autres disciplines artistiques, ainsi que les formes nouvelles de (re)présentation de la musique contemporaine. La série des “Miniatures”, installations musicales prenant en compte l’aspect plastique en sont notamment l’illustration.
C’est à un périple à travers le monde que nous convient Miquèu Montanaro et François Rossé. Ces deux musiciens, compositeurs et improvisateurs ont en commun la curiosité pour le mélange des genres et leurs renouvellements esthétiques. Dans ce duo, ils font s’entrelacer les timbres des instruments pour emprunter le parcours de deux livres du poète Blaise Cendrars « Du Monde entier » et « Au coeur du Monde ». New York, Transsibérien, Panama… les paysages sonores se succèdent et deviennent voyage, émergeant du piano comme lyre occidentale et de la flûte comme couleur de lointains.
Les photographies en mouvement d’Etienne Bertrand Weill offrent des poèmes visuels rayonnants et se prêtent volontiers à une illustration musicale. Par leurs parcours ouvert à différentes esthétiques et à l’improvisation, c’est tout naturellement que les flûtistes Éléonore Weill (petite-fille du photographe) et Miquèu Montanaro (compositeur et multi-instrumentiste) ont développé ce projet.
Dans une atmosphère envoûtante, ils dialoguent de flûte à flûte. L’originalité et la richesse des sons répondent ensemble à la beauté des images qui donnent à rêver, penser, imaginer, se perdre, se laisser emporter. (www.ebweill.com)
Provençal planétaire, Montanaro a rassemblé de ses voyages un bouquet de mélodies, modes, rythmes qui sont venus nourrir son écriture sur les instruments traditionnels de Provence.
Les pièces qui composent ce programme évoquent chacune un lieu magique. Ces lieux ont marqué Montanaro lors de ses passages…(Gumuk village au pied du Mérapi, Kokologho secteur 4 Burkina Faso, les îles d’Hyères, la mer Noire ou la Méditerranée, le Bosphore et le Darfour, ou Soweto…)
Des Alpes au Rhodopes, du Rif à Thessalonique, d’Alexandrie à Correns Montanaro joue, raconte et nous entraîne sur sa route sans fin qui semble un personnage de conte initiatique…
Ancré depuis toujours en Provence, c’est un regard croisé sur le Monde, les flûtes et sur le Galoubet–Tambourin, cet instrument plusieurs fois séculaire qui retrouve ici jeunesse, actualité, ouverture, souplesse… entre écriture et improvisation, rigueur et convivialité, sérieux et fantaisie, réflexion et joie, humour et virtuosité… étonnant !
INSTRUMENTS : Galoubet St Barnabé, en la, en ré grave, en ré aigu, en do, fuljara,…
Tambourin provençal, Tambourin médiéval. Moulin à Musique, Shruti Box de Mino, Crotales…
OCCITANISME
À QUOI CELA SERT-IL ?
Nous avions invité, au début des années 90, dans le cadre du jeune festival des cultures du monde de Martigues, Miquèu Montanaro et ses musiques imaginogènes. Je devais présenter le concert, la démarche et le concept à un public peu sensibilisé il est vrai à la musique improvisée sur le Galoubet-Tambourin.
À quoi cette démarche pouvait-elle servir?
Posant ainsi la question, je proposai aussitôt la réponse suivante: la musique est une émotion qui s’incarne dans des fréquences et des vibrations. Elle peut comme une nouvelle, un essai, un poème, une thèse, proposer une construction intellectuelle établie et définitive avec son raisonnement et son langage. Elle peut également avec un égal bonheur, contourner le piège de la forme et de la rhétorique pour livrer en temps réel une proposition émotionnelle, un imaginaire fugace et vibratoire. Faut-il poser cette problématique ou se laisser envelopper par le vagabondage de la couleur et de l’improvisation?
Montanaro et son large public (dont je suis) ont choisi depuis longtemps… Une émotion servie par une technique prend la forme éphémère d’une pensée poétique qui, sans la magie de l’enregistrement se serait à tout jamais perdue dans le vague du souvenir et du néant comme les extraordinaires palabres des Peuls et des griots.
Dans ces musiques imaginogènes vous oubliez le flacon, mais consommez l’ivresse. Nous sommes ici au coeur d’une tradition universelle.
Et la Provence me direz vous.
Elle est dans l’instrument, l’esprit frondeur un rien « pince sans rire », dans la faconde de ces notes en cascades, dans le plaisir que nous procure l’ombre rafraîchissante d’une tonnelle parfumée, dans cette fertile imagination qui passe de l’interprète à l’auditeur et qui lui fait demander au terme du morceau: Ai-je bien entendu ou ai-je rêvé ? André Gabriel
La musique imaginogène est un regard particulier sur certaines musiques qui portent à la rêverie. C’est l’aspect « production d’images » qui nous intéressent là. Il est donc possible que certaines musiques soient imaginogènes, ou bien que certains musiciens soient imaginogènistes sans le savoir. Il est évident qu’il s’agit d’un a-priori artistique et que les critères de la musique imaginogène répondent aux exigences de quelques créateurs dans ce domaine. Pour ce qui concerne les initiateurs, Pesce et Montanaro, il s’agissait de se sortir d’une problématique constante qui était « Quelle musique voulons-nous faire, comment la nommer ? pourquoi ? Comment s’émanciper des « genres » musicaux imposés par la fonction sociale et le consumérisme ? Comment répondre lorsqu’on nous demande quelle musique faites-vous ?»
Pesce venait du jazz avec une culture italo-niçoise, Montanaro venait de la musique traditionnelle provençale avec une volonté d’ouverture manifeste sur les musiques du monde, la musique improvisée, la création. La rythmique funky à la guitare jointe à une farandole au galoubet/tambourin n’était qu’un collage artificiel qui ne satisfaisait ni l’un, ni l’autre. Finalement, la solution a été trouvée à travers la littérature. Jean Giono plus exactement. Puisqu’on parlait de Provence et que Giono revendiquait une Provence imaginaire, la « mise en musique » du livre « Le grand troupeau » a permis de faire naître la première pièce imaginogène. Une pièce de 6 minutes et 36 seconde qui évoque l’univers du livre de Giono à travers l’imaginaire de deux musiciens. (disque « imaginogène » nord-sud 5ème titre). Le reste a suivi. Il y a au col de Vence, dans les Alpes Maritimes, un endroit appelé « Village nègre ». On l’appelle ainsi car il s’agit d’un ensemble de pierres taillées par l’érosion qui s’assemble comme des huttes. Outre l’aspect assez peu politiquement correct de l’appellation de cet endroit, il est évident que ceux qui l’on nommé ainsi on fait preuve d’imagination et de poésie. C’est un endroit qui porte à l’imaginaire et à la fantaisie, ainsi, il était normal qu’il devienne une seconde pièce Imaginogène dans le disque (pièce 1 « Village nègre »). Puis le reste a suivi. D’autre pièces ont vu le jour répondant à l’esthétique et au mode opératoire Imaginogeniste. Les deux compères, Pesce et Montanaro en ont rencontré bien d’autres chacun de leur côté. D’autres concerts, d’autres disques sont nés : Miqueù Montanaro/Alan Vitous « Adventures » (chez Nord-Sud), Yves Rousguisto/Serge Pesce « Silence de faunes » (Autoproduction Zuzurelone), Serge Pesce solo « L’Odore del caffè » et « Et de la menthe sauvage » (chez Nord-Sud). Puis d’autres musiciens se sont emparés du vocable « musique imaginogène », aussi bien dans la musique traditionnelle ouverte (André Minvielle) que dans la musique électronique (Solenoïde).
Catherine Jauniaux a ciselé sa voix comme un véritable instrument de musique aux couleurs les plus variées et les plus étranges.
Miquèu Montanaro a appris à ses flûtes à déborder de leur cadre sonore pour explorer des voies/voix les plus aventureuses et des plus novatrices. Ensemble ils dialoguent dans l’instant, jouant des sons, des mouvements, des circonstances pour créer un moment unique de rêve musical.
Cette composition pour cordes et solistes est inspirée par la poésie contemporaine méditerranéenne. Les expérimentations musicales effectuées en duos autour de celle-ci sont devenues des créations autonomes pouvant être présentées séparément.
Les photographies en mouvement d’Etienne Bertrand Weill offrent des poèmes visuels rayonnants et se prêtent volontiers à une illustration musicale. Par leurs parcours ouvert à différentes esthétiques et à l’improvisation, c’est tout naturellement que les flûtistes Éléonore Weill (petite-fille du photographe) et Miquèu Montanaro (compositeur et multi-instrumentiste) ont développé ce projet.
Dans une atmosphère envoûtante, ils dialoguent de flûte à flûte. L’originalité et la richesse des sons répondent ensemble à la beauté des images qui donnent à rêver, penser, imaginer, se perdre, se laisser emporter. (www.ebweill.com)
Poèmes Cardinaux#2 – Arpa
Martin / Montanaro
Avec Roxane Martin (harpe) et Miquèu Montanaro (flûtes). C’est avec une sensibilité occitane que Miquèu Montanaro compose cette pièce pour flûtes et harpe classique, au sortir d’une expérience musicale et poétique à Cuba en 2012. Il offre ici une oeuvre en toile d’araignée, fragile et souple, qui prend tout son sens dans l’éclairage particulier qu’apportent les poèmes en prose de Max Rouquette. Une poésie ancrée dans son territoire de vie, parlant de ce qui l’entoure au plus proche : pierres, sources, arbres, un bestiaire intime qui soulève en chacun une grande émotion.
Les deux protagonistes épaulés par le poète lancent mots et musiques, thèmes et rifs, matières sonores et mélodies limpides, compositions, variations, création dans l’instant et mémoire des peuples. Dans la lignée de la musique « imaginogène », les deux instrumentistes mettent en parallèle la rugosité de la langue du poète provençal et celle de leurs instruments : Cornemuses, chabrette, clarinette en roseau, voix pour Éric Montbel.
Flûtes, galoubets tambourin, accordéon, voix pour Miquèu Montanaro se répondent, s’interpellent, chantent et grincent, rêvent.
Poèmes Cardinaux#5 – Néo Cimbalum Mundi
Rossé / Montanaro
C’est à un périple à travers le monde que nous convient Miquèu Montanaro et François Rossé. Ces deux musiciens, compositeurs et improvisateurs ont en commun la curiosité pour le mélange des genres et leurs renouvellements esthétiques. Dans ce duo, ils font s’entrelacer les timbres des instruments pour emprunter le parcours de deux livres du poète Blaise Cendrars « Du Monde entier » et « Au coeur du Monde ». New York, Transsibérien, Panama… les paysages sonores se succèdent et deviennent voyage, émergeant du piano comme lyre occidentale et de la flûte comme couleur de lointains.
Poèmes Cardinaux#6 – Silenzio
Rizzo / Montanaro
Compositions, variations et improvisations musicales autour des poèmes de Patrizia Cavalli
Carlo Rizzo (tamburello) Miquèu Montanaro (galoubet-tambourin, flûtes)
Poursuivant son travail d’expérimentation en duo liant musique et poésie, Miquèu Montanaro choisit avec Carlo Rizzo de dialoguer autour des poèmes de Patrizia Cavalli.
Poétesse contemporaine vivant à Rome, Patrizia Cavalli dévoile des textes rythmés, d’une intensité frappante, sur les thèmes de la vie, la mort, le temps et le corps.
Qu’est-ce qui rend si grande la poésie de Patrizia Cavalli ? (…) Immédiatement, vous remarquerez une particularité: que la pensée dans sa poésie se déplace jusqu’à ce qu’elle atteigne un point inattendu.
Caterina Bonvicini, in «il Fatto Quotidiano»
Dans Andrò all’inferno certo andrò all’inferno, Patrizia Cavalli utilise l’hendécasyllabe comme Dante dans toute la Divina Commedia. Selon le système métrique italien, l’hendécasyllabe est un vers où l’accent est sur la dixième syllabe métrique. Parmi les vers de la poésie italienne, c’est celui où les places des accents sont les plus variées. Toutefois, dans le cadre de l’épopée, ils sont fixés en sixième ou quatrième position. En raison de sa flexibilité, l’hendécasyllabe a longtemps été le vers favori des poètes italiens, et le plus utilisé. C’est la principale métrique de la poésie italienne et la plus importante dans toutes les formes, telles que la ballade, la chanson, le sonnet… Il en résulte des poèmes très chantants à l’écoute.
Il y a peu de poètes contemporains capables comme Patrizia Cavalli d’utiliser une telle technique raffinée et complexe tant dans la plus rapide improvisation que dans la plus surprenante construction narrative et discursive. Les mesures métriques classiques lui sont naturelles et familières aussi bien que le lexique et la syntaxe de la langue d’expression contemporaine. Pas de poétisme ni de maniérisme. Le lecteur de cette poésie pourra avoir la sensation que certains des classiques les plus lointains et les plus aimés sont présents dans cette langue poétique sans être jamais évoqués ni imités, comme formes intemporelles ou démons propices.
Carlo Rizzo et Miquèu Montanaro choisissent de confronter cette poésie contemporaine qui puise aux sources tout renouvelant leur propre relation aux musiques traditionnelles d’Italie et de Provence. Leur connaissance des trois langages – contemporain, improvisé et traditionnel – leur permet d’évoluer dans un cadre libre mais familier, inventif mais relié, nouveau mais ancré dans un monde Méditerranéen qu’ils ont arpenté de rencontres en rencontres.
Poursuivant son expérimentation liant musique et poésie, Montanaro choisit avec Benat Achiary, (chanteur basque) et Anouar Dekkaki (moqaddem Issaoui de Meknès) de dialoguer autour de poèmes en Français, Basque, Occitan, Italien et Arabe. En invitant Aurélia Lassaque à s’inspirer du Maroc pour en donner une lecture occitane il perpétue ainsi sa mission de passeur à travers la confrontation féconde de poèmes choisis (chantés, récités en cinq langues) et d’une musique traditionnelle renouvelée laissant une large place à l’improvisation. Après une résidence fructueuse à Meknes, des concerts au Maroc, le quatuor continue son périple humain et musical.
Déjà forte de plusieurs expériences musicales au Maghreb dont l’enregistrement de « Un pont sur la mer » la Nouba de la 25ème heure, la création Asmae (F.Atlan, M. Bekkas, R.Zeroual, D.Zniber, D.Regef…) , La création de l’Âme Nue (Laurence Bourdin, Fouad Didi) la Cie Montanaro fait encore chanter les deux rives de la Méditerranée d’une seule voix.